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Capitaine de la semaine

Fabienne De Broeck

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Derrière chaque capitaine, il y a une histoire (c’est quoi ton histoire)

Le mot « capitaine » me parle énormément, au sens propre comme au figuré. Au sens propre, parce que naviguer est ma passion depuis toujours. À 24 ans, j’ai pu acquérir mon premier voilier (First 18) qui me permettait de sortir en mer au départ de Breskens. J’étais à l’époque la première femme du coin à naviguer seule, et surtout à sortir et prendre mon pied par force 6. Depuis, je n’ai jamais arrêté.

Quelques années plus tard, en 1992, j’ai eu l’occasion de m’associer avec mon père pour créer le Laboratoire Belge de Thermométrie. Il apportait son expertise technique pendant que je gérais la partie commerciale, administrative et comptable. Ce qui me plaisait dans ce projet, c’était justement de pouvoir « mener ma barque » comme je voulais. J’appréciais la joie de pouvoir chaque matin décider de la manière dont j’allais remplir ma journée. J’ai appris la métrologie sur le tas, sans bases scientifiques. Cependant, de nombreuses formations en développement personnel m’ont permis de me fier de plus en plus à mon intuition, qui me servait de réel guide, tant pour juger des mesures effectuées que pour déterminer les orientations de l’entreprise. Centrage, perception, sensation, déduction, action.

Puis mon père a pris sa retraite et mon mari l’a remplacé. Très vite, j’ai compris que cette situation mettait à mal notre couple. C’est pour cela qu’en 2009, j’ai décidé de me retirer du laboratoire, ma fonction étant plus facilement remplaçable que celle de mon mari. Malheureusement, nous avons tout de même fini par nous séparer malgré nos efforts.

Quelle belle opportunité de pouvoir se poser la question : Fabienne qu’as-tu envie de faire maintenant ?  De quoi veux-tu remplir tes journées ? Qu’est-ce qui te nourrit ? Avoir cette sensation que tout est possible et pouvoir se diriger vers ce qui nous apporte un bonheur journalier procure un sentiment de bien-être. C’est donc tout naturellement que je me suis engagée vers la transmission et le partage d’une méthode qui a bouleversé ma vie (tant professionnelle que privée) depuis l’année 2000 : le mind mapping.

Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été cataloguée de « différente » et l’utilisation de cette méthode confirmait cette étiquette. Depuis, je suis une vraie passionnée. La reconnaissance de mon expertise dépasse les frontières et OPTIMIND forme plus de 1200 personnes par an de tous horizons.
Je pense que ce qui m’épanouit le plus, c’est de pouvoir proposer cette méthode aux personnes les plus réfractaires (en formation imposée par exemple), et de trouver la porte d’entrée qui va leur donner des lueurs dans les yeux lorsqu’ils se seront débarrassés de leurs croyances limitantes et qu’ils se laisseront porter par la puissance de cette méthode. Induire le changement, proposer un cadre rassurant permettant à chacun de pouvoir évoluer en sécurité et à son rythme, être là pour faire émerger les ressources et l’intelligence collective, telle est ma mission.

Mais cette volonté de vouloir introduire le changement n’est pas apparue avant que je ne change moi-même : je suis la première à remettre mes croyances sur le tapis et à sortir de ma zone de confort, en tentant parfois les expériences les plus folles (marcher sur le feu, rester seule 3 jours dans une grotte, etc…). J’ai cette tentation permanente de tester par moi-même les choses que je lis…et comme je lis beaucoup, vous vous imaginez !

Mon histoire, comme celle de beaucoup, est une suite de rencontres formidables de personnes et de techniques, ouvrant sur un champ de possibles et d’opportunités. J’ai cette conviction profonde que tout est possible et cette croyance me porte dans les moments les plus durs.

Quelles sont les plus grandes difficultés à surmonter quand tu t’es lancée ?

Je pense que les difficultés se situent à 2 niveaux : d’une part à un niveau très pratique, celle de gérer les liquidités. Bien souvent, il y a des fluctuations d’entrée d’argent qu’il faut adapter au mieux avec les factures à payer, situation imposant parfois de faire le grand écart. Pas facile au début, le temps d’avoir un roulement suffisant pour absorber ces variations de trésorerie.

L’autre difficulté à laquelle j’ai été confrontée au début est de rester concentré sur ses objectifs et déterminer les priorités. Lorsqu’on lance son entreprise, il y a tellement de choses à faire que j’étais facilement distraite. Ne pas savoir par où commencer et perdre de l’énergie en me dispersant. Je pense que la connaissance du mind mapping à l’époque aurait permis de me focaliser sur l’essentiel et éviter de louvoyer.

Ta plus grande réussite?

Ma plus grande réussite est d’avoir trouvé un travail qui me passionne, qui me ressource et qui réunit toutes mes compétences. Mais quand j’y pense, il y a eu aussi un concours de circonstances qui m’ont permis d’être où je suis maintenant. Donc je dirais que ma plus grande réussite est d’avoir pu faire confiance en la vie pour lâcher une situation stable afin de pouvoir construire quelque chose de totalement nouveau, qui me correspondait plus.

Qu’as-tu gardé de la petite fille que tu étais pour ta vie d’adulte?

Je pense avoir gardé plusieurs choses. Tout d’abord, la saine curiosité de l’enfant qui essaye de comprendre le monde. Un ami m’appelle avec raison « Madame Pourquoi », tout simplement, car j’aime comprendre le fonctionnement des choses qui m’entourent. J’aime aussi me représenter ce qu’il y a derrière les personnes. Connaître les raisons, les motivations, les croyances. Partir d’un tableau noir et le compléter au fur et à mesure avec ce que la personne me dit ; découvrir un tableau cohérent même si ce n’était pas le cas au premier abord.

J’ai conservé de cette petite fille cette envie de grandir, d’évoluer, de m’améliorer. Je prends la vie comme un chemin d’expériences qui me permettent d’apprendre tous les jours, couplée à cette facilité à sortir des sentiers battus et de ma zone de confort.

J’ai également conservé la capacité de me donner à fond, de pouvoir consacrer des heures à quelque chose qui me passionne sans me rendre compte du temps qui passe.

Une recette miracle qui contribue à ton bien-être. Est-ce que tu as des rituels ?

Ma recette miracle est d’être toujours attentive à mon ressenti, et cela passe par la gestion de mon attention : j’ai toujours un œil (ou une oreille) à l’extérieur, et un à l’intérieur. Cela me permet de ressentir si ma place est juste, si je suis en accord avec ce qu’il se passe, ce qui est dit… ou s’il faut changer quelque chose.

Tous les matins, lorsque je me douche, j’imagine l’eau s’écouler à l’intérieur de mon corps, entraînant avec lui toutes les choses que je ne veux pas garder pour la journée.  

Quelles sont tes 3 qualités de Capitaine

Disposer d’une vision au large pour maintenir le cap.
De la résilience pour s’adapter au courant contraire et coups de vents.
Et de l’autodérision pour s’amuser en toute circonstance.

As-tu une idole et quelle question lui poserais-tu ?

J’apprécie beaucoup Khalil Gibran, je lui demanderais juste de pouvoir m’assoir à ses côtés, pour tenter de penser comme lui.

Que conseillerais-tu aux entrepreneurs qui nous suivent ?

Osez ! Tout est possible

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